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« Télé-Québec, une télévision qui planifie l’avenir !», un texte d’opinion d’Orlando Arriagada

« Télé-Québec, une télévision qui planifie l’avenir !», un texte d’opinion d’Orlando Arriagada

Publié le 18 septembre, 2025
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Publié le 18 septembre, 2025

Télé-Québec, une télévision qui planifie l’avenir !

Texte d’opinion d’Orlando Arriagada, président et producteur chez Pimiento Médias

 

Depuis des années, on entend le même discours, la télévision est en recul, les jeunes sont partis ailleurs, les plateformes mondiales occupent tout l’espace. Trop souvent, les grands diffuseurs répètent ce constat sans proposer d’alternative. Mais répéter que la télé est en crise ne suffit pas. Ce qui compte, c’est ce qu’on fait pour regagner le public.

C’est là que Télé-Québec fait la différence. Plutôt que de subir, elle a choisi d’écouter et d’anticiper. Avec CROP et Les Éclaireurs, elle a travaillé à comprendre les tendances qui marqueront les prochaines années. Huit axes en sont ressortis, dont plusieurs sont déjà visibles à l’écran. En bref, il s’agit de créer de nouveau des moments collectifs dans un monde fragmenté, miser sur le territoire et la proximité, répondre à la soif de vérité et de nuance, ou encore jouer sur la mémoire et la nostalgie.

Ce n’est pas resté au stade de l’analyse. On le voit concrètement Piano public transforme un concours musical en événement collectif. Épique fait vibrer les régions autour d’une compétition d’aventure. Les magazines comme Moi j’mange ou McSween prennent le temps d’expliquer des sujets complexes sans tomber dans le sensationnalisme. Et Télé-Québec continue d’investir fortement dans la jeunesse et l’éducation, avec près de 40 % de sa grille et près de la moitié de ses contenus numériques sont destinés aux jeunes. Dans un contexte où d’autres chaînes réduisent ces créneaux, c’est un choix clair et assumé.

Ce virage est reconnu aujourd’hui dans le rapport Souffler les braises, préparé par le Groupe de travail présidé par Monique Simard et Philippe Lamarre et remis au ministre de la Culture, Mathieu Lacombe. Après plus de 100 mémoires et 130 rencontres, une tendance forte s’est dégagée il faut donner à Télé-Québec plus d’outils pour aller plus loin. La recommandation phare est d’augmenter de façon durable son budget, de moderniser son cadre législatif et d’envisager même le retrait de la publicité pour en faire un média public d’exception.

Ce contraste avec les autres diffuseurs est frappant. Certains, malgré des budgets plus élevés, n’ont pas su s’adapter à temps. Ils ont manqué d’une boussole claire pour rejoindre leur public. Télé-Québec, avec moins de moyens, a su planifier et incarner sa vision. Elle montre qu’on peut regagner la confiance du public non pas en imitant les plateformes mondiales, mais en racontant nos histoires, avec nos valeurs et notre culture.

Il faut aussi dire que cette réflexion est le fruit d’un travail collectif. Les études menées, les rencontres, les contributions de l’ensemble du milieu ont permis de bâtir une vision qui dépasse une seule institution. C’est une orientation partagée, qui témoigne d’une volonté d’avenir. Ce n’est pas un modèle à copier tel quel, mais c’est un exemple à examiner sérieusement. L’idée est de comprendre comment nous pouvons, ensemble, mieux travailler, mutualiser nos forces et bâtir une stratégie commune.

La télévision québécoise n’est pas condamnée. Mais elle a besoin de vision, de courage et de moyens. Télé-Québec a prouvé qu’elle en a. Le rapport Souffler les braises envoie un signal politique fort : si nous voulons que la télévision continue d’être un moteur collectif et culturel, il faut investir là où il y a une stratégie claire.

Ce n’est pas seulement une question de survie pour une chaîne publique. C’est une question de culture et d’avenir. Donner plus de moyens à Télé-Québec, c’est investir dans notre capacité collective à raconter le Québec aux Québécois.

 

 

 

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